NOUVELLE ROUTE DU LITTORAL : POINT À DATE SUR L’AVANCÉE DU CHANTIER
Nouveau rebondissement dans la construction de la Nouvelle route du littoral (NRL) à La Réunion. Un accord passé entre le Conseil régional et le groupement attributaire du marché a permis la reprise du chantier cette semaine, après plusieurs mois d’attente.
LA NOUVELLE ROUTE DU LITTORAL : UN PROJET D’ENVERGURE
Ce devait être un projet sans précédent pour La Réunion. C’est aujourd’hui un chantier qui s’éternise. Déclaré d’utilité publique en 2012, l’idée de cette voie rapide devant rejoindre le nord à l’ouest de l’île faisait suite à deux décennies d’études et de débats publics. L’actuelle route du littoral, dont le tracé accueille quotidiennement 66 000 véhicules entre Saint-Denis et La Possession, a été à de nombreuses reprises meurtrière car soumise d’un côté à l’instabilité des falaises qu’elle longe, et de l’autre côté à la houle cyclonique.
Cette promesse de campagne du président de Région, Didier Robert, a mobilisé de nombreuses ressources. Un co-financement de la Région, de l’État et de l’Union européenne soutient le projet, pour un coût initial annoncé à 1,6 milliard d’euros, qui s’élèverait aujourd’hui à 2 milliards. Une infrastructure certes coûteuse, mais présentée par les institutions comme stratégique pour le développement de l’île. Elle devrait permettre d’assurer une transition vers davantage de transports collectifs « modernes et performants ».
La Région soutient par ailleurs que son projet est la solution la plus respectueuse en matière de développement durable. Une enveloppe de 80 millions d’euros a été consacrée à la mise en place de 150 mesures de préservation de l’environnement.
UN CHANTIER FORTEMENT RALENTI
Alors que plus de 80 % du chantier est déjà achevé, la suite du projet patine et l’ouverture de la NRL serait repoussée à 2023 voire 2025. En cause, un combat judiciaire mené par les opposants au projet et un manque de matières premières…
La finalisation de l’infrastructure est suspendue à un approvisionnement conséquent en roches (2,6 millions de tonnes), que seule la carrière de Bois-Blanc sur l’île de La Réunion pourrait fournir. Plusieurs décisions judiciaires successives ont rendu impossible son exploitation par l’invalidation du schéma départemental des carrières. Puis, les associations environnementales se sont opposées a l’utilisation de roches en provenance de Madagascar.
Enfin, le président de la République a lui-même exprimé son interrogation sur la conduite du projet lors de sa dernière venue sur l’île, en octobre dernier. « Nous n’avons pas su être collectivement au rendez-vous » avait-il déclaré quelques jours plus tôt au sujet du « travail sur l’approvisionnement en matériaux du chantier » avant d’affirmer qu’il convenait de « trouver une solution avec tous les protagonistes pour avancer ».
UNE ISSUE FAVORABLE SE DESSINE
Cette solution appelée par le chef de l’État semble prendre forme. Alors que la construction de la digue attribuée à Colas et Vinci était ralentie depuis plusieurs mois, une résiliation du marché public avait été un temps envisagée, provoquant la colère des professionnels du transport routier. Bonne nouvelle pour ces derniers : une réunion entre la Région et les membres de la direction nationale du groupement attributaire du marché a ouvert la porte à une solution la semaine dernière.
Les parties prenantes sont parvenues à signer un protocole d’accord, éloignant l’hypothèse d’un nouvel appel d’offres et un retardement du projet. Si les détails de cet accord n’ont pas été dévoilés, devant en premier lieu être validé par les instances délibérantes de la Région, les contours en ont été esquissés.
Les professionnels étaient dans l’attente d’une nouvelle commande et d’une rallonge budgétaire afin de reprendre les travaux et couvrir les pénalités de retard. Ces deux demandes semblent avoir été satisfaites avec, d’une part, une enveloppe de 100 millions d’euros provisionnés et d’autre part, une commande de 100 000 tonnes d’andains. Grâce à cet accord, la reprise du chantier a eu lieu dès ce lundi 27 janvier.
Qu’en est-il de la suite du chantier ? Le président de région, Didier Robert, a tenu à garantir que « l’essentiel de l’approvisionnement soit fait avec des matériaux locaux » et à réaffirmer son exigence principale : « L’exécution [du projet] dans les meilleurs délais possibles et l’exécution dans un juste prix. »