LA PLACE DE L'OUTRE-MER DANS L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2017
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE ET OUTRE-MER FONT-ILS BON MÉNAGE ?
Il est une constante que l'on retrouve à chaque élection présidentielle française : tout candidat qui se veut paraître "présidentiable" se doit de faire le tour des départements d'outre-mer et des territoires ultramarins français. Des images emblématiques peuplent les imaginaires de tout électeur, à l'instar de ces candidats qui déboutonnent la chemise pour danser sur des rythmes traditionnels.
Mais au-délà de l'image, l'outre-mer trouve une place toute particulière en période de campagne présidentielle. Le conflit social à l'oeuvre en Guyane quelques semaines avant le premier tour de l'élection de 2017 montre que le moment est propice à la cristallisation des oppositions et à la mise à l'agenda des sujets importants. L'investissement dans ces territoires, au premier plan de ces sujets, mobilise chaque jour le Groupe Profina dans le cadre du financement des PME et TPE.
LES PROGRAMMES DES CANDIDATS
Chaque candidat à la plus haute fonction institutionnelle fait ainsi une place importe - ou non - aux territoires d'outre-mer français dans son programme électoral. En voici un aperçu, particulièrement sur le sujet de l'économie et de la défiscalisation.
Nicolas Dupont-Aignan
Le candidat de Debout la France insite sur "la continuité territoirale" qu'il souhaite développer. Le développement de l'économie de la mer constitue une de ses priorités. En termes d'investissements publics, il souhaite se concentrer sur les écoles et l'encadrement médical, qui représente l'un des sujets de contestation de ces dernières semaines.
M. Dupont-Aignan souhaite concentrer et renforcer la défiscalisation pour les investissements réalisés en outre-mer dans les secteurs dits d'avenir, tout du moins moteurs dans le développement économique.
Marine Le Pen
La candidate du Front national accorde une place importante à l'outre-mer. Du côté de l'investissement extérieur, elle souhaite voir une intensification, pour rendre "identifiables les potentialités de nos territoires".
Ainsi, la candidate propose de regrouper tous les dispositifs, y compris ceux issus de la loi Girardin. Une Agence Pour les Investissements Privilégiés d'Outre-Mer devrait voir le jour, chargée d'assurer "la promotion de l'arsenal législatif et fiscal" des zones prioritaires d'investissement ainsi que le suivi des projets réalisés auprès des investisseurs.
Emmanuel Macron
Le candidat d'En Marche! souhaite rattraper le retard de développement dans les domaines de l'assainissement, de la desserte en eau potable, dans le gestion des déchets ; et renforcer l'attraction des investissers ainsi que dynamiser le tourisme.
Un millard d'euros sera consacré aux "investissements collectifs des territoires ultra-marins" dans le cadre du Plan d'investissement. Le candidat souhaite procéder à une évaluation des dispositifs de soutien existants, dans le but de "favoriser la compétititivé et la pérennité des entreprises ainsi que le développement de l'emploi". Concernant le développement du tourime, le candidat s'engage à faire un bilan des aides fiscales et sociales actuelles.
Benoît Hamon
Le candidat du Parti Socialiste souhaite doter les outre-mer "d'un fond pour l'égalité réelle de 2,5 milliards d'euros". Celui-ci sera principalement à destination de la construction "d'infrastructures structurantes".
La présence de la Banque Publique d'Investissements devrait être renforcée en Outre-mer. Enfin, le candidat s'engage à maintenir et simplifier les dipositifs de défiscalisation, "notamment leurs conditions d'attribution" et souhaite accompagner les porteurs de projets.
Nathalie Arthaud
La candidate de Lutte Ouvrière propose en premier lieu l'organisation de referendums d'auto-détermination dans tous les outre-mer français. Elle souhaite l'instauration d'un "salaire décent à 1800€" pour tous. Elle prévoit également de "partager le travail entre tous".
Philippe Poutou
Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste prévoit d'organiser des processus d'auto-détermination partout en Outre-mer. Il souhaite un accès gratuit à la santé, à la culture, à l'éducation. Il prévoit également la mise en place d'un salaire minimum de 1700€.
Jacques Cheminade
Le candidat indépendant, appelle à l'instauration d'un salaire minimum spécifique à chaque territoire en fonction du coût réel de la vie. Il met l'accent sur le développement d'une politique agraire.
Il souhaite organiser un "système durable de soutien aux investissement" dans l'Outre-mer avec un secteur PME-PMI au sein de la Banque nationale d'investissement public qu'il s'engage à créer.
Jean Lassalle
Si le candidat ne consacre pas dans son programme de catégorie spécifique à l'Outre-mer, il a tout de même égréné ses propositions. Il souhaite notamment que l'on enseigne les langues régionales dès le primaire et "développer les moyens de la Marine nationale pour surveiller les zones économiques exclusives".
Jean-Luc Mélenchon
Le candidat de la "France insoumise" propose la nationalisation des installations des grands groupes pétroliers présents en Outre-mer ainsi que la mise en oeuvre d'un plan d'autonomie énergétique à partir des énergies renouvelables.
François Asselineau
Le candidat de l'Union Populaire Républicaine prévoit de rénover et d'étendre les infrastructures routières en privilégiant le développement de transports en commun de qualité, tout en favorisant l'agriculture. Il souhaite créer "davantage d'infrastructures publiques, sociales ou touristiques", et favoriser l'implantation d'entreprises.
François Fillon
Le candidat des Républicains souhaite "dégager près de 2Mds € pour abaisser le coût du travail et la création d'emplois" grâce à une stabilisation des aides.
Il prévoit également de prolonger les systèmes de défiscalisation spécifiques à l'Outre-mer jusqu'en 2027, tout en simplifant "résolument" ce système par la déconcentration du dispositif. De fait, le candidat a pour objectif d'orienter l'épargne des Français vers les PME ultramarines, grâce à "un avantage fiscal incitatif".