OUTRE-MER : UN MILLIARD D’EUROS POUR LA RELANCE

Publié le 04/06/2020

Le ministère des Outre-mer et l’AFD ont lancé une initiative commune afin de répondre aux enjeux économiques, sociaux et sanitaires soulevés par la crise. Secteur privé et public seront accompagnés dans un objectif durable.

 

 

UN SOUTIEN AUX ENTREPRISES…

La crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19 a mis en tension les services hospitaliers français. Face à cette première urgence sanitaire, l’Agence française de développement (AFD) compte soutenir les systèmes de santé en Outre-mer. Premier bailleur des établissements publics de santé ultramarins, avec près de 750 millions d’euros d’encours, l’institution financière publique entend renforcer son appui.

Le ralentissement économique étant déjà à l’œuvre dans les territoires ultramarins, les entreprises seront les premières bénéficiaires de l’enveloppe d’un milliard d’euros mobilisée dans le cadre de l’initiative « Outre-Mer en commun ». Si de nombreuses aides ont été mises en place au niveau national pour absorber autant que faire se peut les effets de la crise, de nombreuses entreprises sont encore en difficulté.

Afin de les accompagner, l’AFD s’engage à « examiner avec bienveillance les demandes de report d’échéances de 6 mois de ses prêts », ce qui permettrait d’apporter un peu d’oxygène aux entreprises concernées. Elle envisage également « d’accorder des lignes de refinancement pour les banques locales en outre-mer » et soutiendra l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) qui distribue notamment des micro-crédits aux TPE. 

 

…ET AUX COLLECTIVITÉS ULTRAMARINES

Autre soutien indirect à l’économie : celui apporté aux collectivités locales qui contribuent elles-mêmes largement à l’activité de leurs territoires. Le même report d’échéances de 6 mois envisagé pour les entreprises sera appliqué aux collectivités. L’AFD accélèrera également les « instructions de prêts budgétaires annuels des grandes collectivités » à hauteur de 250 millions d’euros.

En plus de procéder plus rapidement aux décaissements des financements déjà en place, l’initiative permettra la mise en place pour les collectivités de « prêts d’urgence d’aide à l’investissement sur 20 ans » afin de limiter tout retard dans l’investissement public qui pourrait avoir d’importantes conséquences pour l’avenir en Outre-mer.

Un dispositif expérimental qui pourrait être étendu à tous les départements et régions d’Outre-mer en 2021 sera mis en place à Mayotte dès cette année. Il visera à accorder à la collectivité un préfinancement du FCTVA (fonds de compensation pour la TVA), la principale aide de l’État au financement des collectivités ultramarines. En outre, la Nouvelle-Calédonie bénéficiera d’un prêt de 240 millions d’euros et une aide pourrait également être accordée à la Polynésie française.

 

OBJECTIF DÉVELOPPEMENT DURABLE

La relance à long terme se pense dès aujourd’hui, à en croire la volonté de cette initiative. « La crise du coronavirus ne pourra être dépassée qu’avec des plans de riposte spécifiquement adaptés à chacun de nos territoires et permettant de progresser de façon décisive vers le développement durable » a expliqué Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD. Ce plan s’inscrit dans la Trajectoire outre-mer 5.0 présentée l’année dernière, à travers ses cinq objectifs : zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant agricole, zéro exclusion et zéro vulnérabilité.

Un plan qui se veut aussi vert que devrait l’être la relance économique. L’AFD s’appuiera sur le nouveau fonds Outre-mer 5.0 afin d’accompagner les « programmes d’investissements publics vers une relance durable. » Elle compte également sur les acteurs locaux, et a lancé avec le ministère, fin mai, le programme de formation Mouv’outremer, afin de leur permettre de s’approprier les objectifs de la Trajectoire 5.0.

 « Ce monde en commun que nous voulons construire ensemble et qui devient encore plus important aujourd’hui, […] il se veut vert, il se veut solidaire » a rappelé Annick Girardin, la ministre. Un objectif vital pour les territoires ultramarins. L’initiative, qui vient en complément des autres mesures sectorielles annoncées par le gouvernement, devra être adaptée à chacune de leurs spécificités. Afin de s’en assurer, l’AFD financera une étude sur la « relance décarbonée et inclusive dans les territoires ultramarins » pour identifier les actions prioritaires de cette relance verte.

 

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